Hors-Jeux

Hors-Jeux

Le dimanche 4 août 2024, Petit Bain accueille le collectif Le revers de la médaille pour une journée d’animations placée sous le signe de l’artivisme.

Hors-Jeux présente des visages et des témoignages de personnes concernées, directement ou indirectement, par les dynamiques de grande exclusion et de nettoyage social observées lors de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Depuis avril, des ateliers photographie
et discussion sont organisés par Antoine, photographe, et Alice, bénévole, Le revers de la médaille et plusieurs associations du collectif.

Alors que la ferveur olympique bat son plein dans la capitale, nous proposons de créer une grande œuvre d’art éphémère pour ceux que les pouvoirs publics ont rendus HORS-JEUX. De grands portraits de bénévoles et personnes accompagnées par les associations seront collés au sol par eux-même, sur la base de la plateforme Inside Out de l’artiste JR.

Nous invitons participant⸱es au projet, soutiens mais aussi curieux⸱ses à y prendre part !

« [L’organisation des JO] c’est compliqué, parce qu’ils veulent nous transférer dans d’autres lieux, comme Rennes ou Bruges ou Orléans. Orléans ça concernait plus des gens issus de l’immigration je crois. Ils veulent vraiment littéralement cacher la réalité de Paris : qu’il y a beaucoup de SDF. C’est triste parce que plutôt que de nous aider en trouvant des solutions et des logements fixes, ils préfèrent nous évacuer le temps des JO En tout cas c’est ce que j’ai entendu. Ils nous invitent gentiment à quitter Paris en fait. Et si on va dans une nouvelle ville, ça veut dire qu’on doit recommencer à zéro nos dossiers ? Tout ce qui est en cours sur Paris, on va devoir recommencer à zéro ? » Anthony, 35 ans, depuis 6 ans à Paris.
[Pendant les JO] Tout nous fait dire que ça risque d’être compliqué pour eux, notamment pour la circulation. Ils sont obligés de se déplacer dans pleins d’endroits différents : pour leurs rendez-vous, dormir, manger, se laver, laver leurs vêtements. Un endroit où se rendre pour chaque chose du quotidien juste lié à leur survie.
« C’est une association que j’apprécie vraiment beaucoup, pour leur aide, pour tout ce qu’ils font pour nous. Vraiment, je les apprécie beaucoup. J’ai 15 ans, j’étais en recours de minorité et maintenant je suis placé à Créteil. Les Jeux Olympiques, on entend parler partout. Je ne pense rien de mauvais de ça. Mais je dirais que mes amis qui sont en recours, ça les fatigue un peu. Avec la Mairie, c’est compliqué. Avec l’association Belleville Mobilisation, on manifeste tout le temps pour ça. À cause des Jeux Olympiques, la police nous expulse de nos campements. Dans les gymnases aussi, la police et la mairie nous menacent encore d’expulsion. » Cissé, vient au coucou crew depuis 4 mois
« Je viens de Guinée Conakry. C’est presque 5 mois de voyage que j’ai fait avant d’arriver en France. Je suis en recours de minorité, je suis dans la rue, je dors à Pont Marie. Avec les Jeux Olympique, je dirais que la ville change un peu de visage. Moi j’aime bien le sport et surtout le foot, je joue ailier gauche." Conde, 17 ans.
"Je trouve qu’on ne pense pas trop aux personnes qui sont dans la précarité, qui sont dans le besoin, qui sont rejetées de la société. Il faudrait prendre en considération quelles sont leurs priorités ? Être à l’abri, avoir un toit, avoir de quoi manger et être en sécurité. Il y a des conditions humaines extrêmes. Par exemple, l’évacuation des réfugiés à Ivry-sur-seine, un décampement qui s’est fait un mois et demi avant les JO. Ils auraient très bien pu faire ça en 2021, 2022, pour que les gens se préparent. Laisser l’espace aux personnes et le choix de rester ou partir de Paris. Là c’était d’une violence extrême, à mon avis. Les réfugiés, les demandeurs d’asile, ils ont été mis à la marge. » Hayat, 60 ans, bénévole à La Cloche Ile de France.
« L’Etat regarde les Jeux Olympiques, mais il ne veut pas regarder les mineurs qui dorment dehors et les bébés, les enfants et mères de famille qui dorment dehors, il ne pense pas à ça. Ce sont seulement les Jeux Olympiques qui l’intéressent, alors que ce sont nous qui sommes l’avenir de la France, nous qui devons donner une bonne image à la France (...). Les Jeux olympiques c’est un temps, ça va passer, mais nous on restera toujours ici en France. Moi j’apprends et je parle la langue française, que j’ai appris aussi dans mon pays d’origine. De l’Italie à Paris, ça m’a pris 2 jours. De la Guinée à l’Italie, ça m’a pris 3 mois. » Franck, 16 ans, vient de Guinée et vit à Paris.
« La Cloche, avant que j’ai mon contrat d’insertion, j’y allais au moins une fois par semaine pour participer à différents évènements, plutôt culturels : essentiellement musique, certaines projections. La manière dont sont organisés les Jeux Olympiques, ça laisse très peu de place aux gens qui sont déjà exclus. On fait des rencontres de rue, il y a de moins en moins de personnes dans certains quartiers. Il y a du mobilier urbain mis en place pour ne pas qu’ils reviennent : des roches, des pics… du design hostile. Intimement, je suis convaincu que tout ça va perdurer après les JO. Ça fait d’une pierre deux coups, on en profite pour « faire le ménage », et je pense que ça restera. » Franck, 49 ans, en contrat d’insertion aux Restos du Cœur.
« Je suis à Paris depuis juillet dernier. J’ai commencé mes études au Brésil et je fais un double diplôme de 2 ans en France. [Pendant les JO], il y aura un contrôle pour accéder à La Sorbonne. Ça sera accessible uniquement pour certaines personnes, donc je ne pourrai pas continuer mon stage. Donc je pense partir de Paris. Niveau trafic, on ne sait pas comment ça va être. Et j’ai peur aussi de la sécurité. J’aime le sport, mais pas spécialement les gros évènements. » Guilherme, étudiant en génie mécanique.
« Je viens le mercredi, le vendredi et le dimanche à l’association autremonde. On fait des activités, on parle avec les gens. En ce moment on prépare les 30 ans. [L’organisation des JO], c’est dur. Ils virent les SDFs de Paris pour faire de la place pour les athlètes, pour réquisitionner des logements. Je pense qu’ils auraient pu faire autrement. » Guy, 58 ans, habitant du 15e
« Je viens du Brésil et pour les Jeux Olympiques, ils ont fait de gros changements dans la ville, certains qui ont pris 10 ans à se concrétiser. L’esprit des Jeux c’est bien, pour réunir les gens, mais parfois ce n’est pas bien fait » Isabela, étudiante en Français.
« Cop1 vient en aide aux étudiants précaires. J’ai connu l’association il y a deux ans quand je suis arrivé à Paris, je suis de Toulouse. Par rapport aux Jeux Olympiques, il y a plusieurs sujets : les étudiants qui perdent leur logement crous, et aussi tous les gens sans domicile fixe qui sont envoyés autre part que Paris. Je pense qu’ils auraient pu trouver des solutions plus acceptables pour tout le monde, plutôt que juste dégager et faire comme si tout était joli joli à Paris. De notre côté chez Cop1, on a remarqué que pas mal d’étudiants sont partis de chez eux, pour éviter d’être expulsés à la dernière minute. Ils sont repartis dans une autre ville ou un autre pays carrément. Il y a moins de participants aux distributions alimentaires, on a vu une baisse d’inscriptions. L’impact il est vraiment réel. Je suis venu à moto aujourd’hui, c’était chaud, tout était bloqué. Donc je n’imagine même pas comment ça va être juillet août. J’ai vu qu’ils vont mettre en place un QR code pour accéder à certaines zones On aura certainement moins de distributions alimentaires, je sais déjà qu’il y a deux-trois distributions qui vont sauter le mois de juillet, ça a déjà été acté. Donc les impacts seront malheureusement un peu difficiles pour les étudiants qui vont rester. » Issam, ingénieur en IA et bénévole dans l’association Cop1
« Je suis à Paris pour découvrir d’autres cultures, d’autres gens. Je viens du Mexique et ça fait presque deux ans que je suis là. J’en profite aussi pour étudier la philosophie, pour approfondir la langue. J’aime beaucoup la ville, les gens, c’est très ouvert, c’est très agréable de vivre ici. Je pense que tout le monde est impacté d’une manière ou d’une autre, directe ou indirecte [par les Jeux Olympiques et Paralympiques]. C’est un évènement vraiment mondial qui se passe tous les 4 ans, ce n’est pas pour rien qu’il y a une préparation énorme. Il y a quelque chose de magnifique. Même si les prix sont un petit peu élevé, oui j’aimerai bien participer. Par contre, je sais qu’ils ont chassé des gens. Pas que les gens de rue en fait, ils ont chassé des gens d’hébergements, des gens démunis. Même nous étudiants on n’habite pas à Paris, ils nous ont donné des logements dans le 77, à côté de Disneyland, à Saint Quentin, dans l’Ain dans l’Aisne… On peut le faire de manière plus humaine. Vous avez le droit de libérer la place, mais en respectant la liberté des autres, Il faut trouver des solutions alternatives, on ne jette pas les gens dans la rue comme ça » Jean.
« Pour le moment, je suis à la recherche d’un emploi. Je suis dans un petit studio qui appartient au social et je suis en attente d’un logement fixe. Ça fait deux ans que je connais l’association La Cloche, je venais souvent, maintenant un peu moins. Le problème des Jeux c’est que ça bloque beaucoup de choses, pour la circulation. Par exemple, sur les quais on avait tendance à beaucoup danser. Ça va être fini à cause des Jeux Olympiques, cette année c’est mort. Le problème c’est qu’il y aura trop de monde, moi je n’aime pas quand tu ne peux pas circuler, c’est ça qui me fait peur. J’espère que l’argent que ça va rapporter va servir à quelque chose de bien » Jean-Pierre, 52 ans.
« Ce qu’on constate c’est que depuis janvier 2024 il y a eu officiellement le désir de la préfecture qu’il n’y ait plus aucune tente dans Paris. On a vu les conditions de vie qui étaient déjà très précaires se dégrader encore, pour notre public. Ce sont des adolescents-jeunes adultes, on ne leur demande pas leur âge, mais ils sont tous en recours auprès du juge pour enfants pour être reconnus mineurs. On voit qu’ils sont obligés de se cacher encore plus, puisqu’ils n’ont plus le droit d’être dans les tentes, c’est devenu encore plus inhumain. On fait parti du collectif le revers de la médaille qui documente tout ça. C’est dommage parce qu’en soit pourquoi pas les Jeux Olympiques. C’est juste dommage que ça invisibilise encore plus des personnes qui sont déjà invisibilisées.» Juliette de Coucou Crew
« Cela fait 8 mois que je suis en France, je viens de Kinshasa. J’aimerai bien participer aux Jeux Olympiques mais je n’ai pas de ressources. C’est joli, c’est magnifique, j’ai envie de visiter cet évènement. Les épreuves que j’aimerai voir sont le basket, le tae kwendo et le foot. J’aurais préféré que ce soit ouvert à tout le monde. Beaucoup de monde n’ont pas les moyens pour acheter des billets » Junior, demandeur d’asile.
« Je viens du Brésil et j’habite à Paris depuis septembre. Je trouve que les Jeux Olympiques ne bénéficient pas beaucoup à Paris. Depuis mon arrivée, j’ai trouvé qu’il y a une vraie politique de nettoyage social dans Paris. J’ai vu beaucoup de personnes qui habitaient à la rue se faire déloger Il y a quelque chose qui gentrifie la ville… donc je ne pense pas que les Jeux Olympiques bénéficient à une ville qui veut être plus démocratique, qui veut accueillir les gens, les immigrants qui viennent d’ailleurs. » Leonardo, chercheur et producteur audiovisuel et bénévole dans l’association coucou crew.
« On organise des distributions alimentaires pour aider des étudiants en situation de précarité, il y en a 4 par semaine sur des lieux différents. À l’université, j’ai vu des gens qui se sont fait expulser de leur logement crous par rapport aux Jeux Olympiques. J’ai une pote qui être hébergée chez la tante d’un de ses potes, c’est vraiment des situations très bancales mais on n’a pas le choix. On a eu quelqu’un, du ministère du travail si je ne dis pas de bêtises, qui est passé à l’association pour recruter des étudiants pour faire la sécurité aux JO. Pour être honnête, ça m’a fait doucement rire de voir qu’ils recrutaient parmi les bénéficiaires, qui potentiellement ont des problèmes par rapport à ça. En plus, comme tu as pu le voir on a pas mal de bénéficiaires qui sont d’origine étrangère, mais il faut 5 ans de résidence en France pour être bénévole aux JO. Donc ce n’était vraiment pas le lieu. « Bonjour, est-ce que tu veux être gardien de sécurité pour l’évènement pour lequel je t’ai viré de chez toi ? » Le concept, je le trouve bancal. Moi je rentre chez mes parents et je reviens à la fin de l’été. Comme tous les gens que je connais en fait. Même les gens qui voulaient travailler, bizarrement ils partent en stage à l’autre bout de la France ! Personne n’a envie de rester. Et même quand tu as réussi à pas te faire expulser de chez toi, et à être ailleurs pendant les JO, tu es impacté. On remarque que tous les prix flambent. Je veux juste vivre dans la ville où je fais mes études, si vous pouvez éviter de me taxer deux fois plus parce que y a les touristes qui arrivent dans 1 mois… » Lilia, étudiante en 1ère année de licence MIASHS, bénévole référente chez Cop1.
« Je m’appelle Malika, j’ai 28 ans, je suis mariée et j’ai un bébé qui s’appelle Céline, elle a 5 mois même pas. On avait une solution avec le 115, de fin janvier jusqu’en avril, mais depuis il n’y a plus de place. On appelle le 115 chaque jour et ils disent qu’il n’y a plus de place à cause des Jeux Olympiques. Depuis, je bouge toujours dans la rue, avec mon mari. Quelques fois je pars avec Utopia, quelques fois je dors à la rue, dans une tente. C’est très difficile, surtout que ma petite elle ne prend que le sein. Moi je ne peux pas bien manger puisque je n’ai pas de place pour préparer à manger. Parfois je ne tiens même plus debout à cause de la faiblesse et la fatigue. Ma petite a dormi dans la rue dans le froid, elle a eu un virus. Elle ne pouvait plus respirer, j’ai dû appeler le samu pour aller aux urgences. Je voudrais rien qu’une petite chambre ou un studio, pour me reposer avec ma fille et mon mari. Comme ça il pourra chercher du travail. » Malika et Céline.
Echange croisé - Mamourou & Savané « Cela fait 3 mois que l’on vient ici chaque jour au Coucou Crew. Nous aussi nous voulons soutenir les Jeux Olympiques. Mais le plus important pour nous, c’est d’être aidé dans notre procédure de recours de minorité, d’avoir accès à un logement. Cela fait 3 mois que l’on attend et que l’on dort à la rue. Nous sommes fatigués de tout, il y a beaucoup de choses que l’on ne peut pas faire car on n’a pas une bonne santé actuellement. »
« J’ai travaillé à l’APHP pendant 40 ans. Maintenant je me consacre au bénévolat, tant que je peux, particulièrement à l’association La Cloche. Je trouve qu’avoir du temps pour s’occuper des gens en difficulté, démunis c’est important. J’ai souvent fait du bénévolat dans ma vie, mais celui-ci je le trouve intéressant, il me convient bien. Je suis pour lutter contre toute exclusion et discrimination, quelques soient les raisons pour lesquelles on discrimine les gens. Cette préparation des Jeux Olympiques va exclure beaucoup de gens. On va mettre à l’écart, en dehors de Paris et parfois très loin, des gens qui, bien sûr, sont déjà mis à l’écart. Ces Jeux Olympiques qu’on dit populaire ne le sont pas tellement. Ils sont réservés à des gens qui ont des bons moyens financiers. Le prix de l’entrée est exorbitant, moi-même je ne pourrais pas me le payer. C’est déjà exclure pas mal de gens. » Nathalie, à la retraite depuis 2015.
« Je fais partie de la team autremonde : c’est notre équipe de football, je suis attaquant de but. J’aime tout dans l’association autremonde, les activités comme le théâtre par exemple. Je pense que les Jeux Olympiques vont bien marcher à Paris, on est tous fans des Jeux Olympiques » Ossama, 36 ans.
« Le gouvernement prend des SDF de Paris et les emmène dans d’autres villes, je pense que ce n’est pas bien. Quand j’étais en Azerbaïdjan en 2015 il y a eu des Jeux. Quelques mois avant l’évènement, ils ont fait comme un « glow-up » de la ville. Les étudiants qu’ils ont mis à la porte, je trouve ça fou. Je dois avoir un logement avec le crous, ça me fait peur de le perdre aussi. En échange; il paraît qu’ils donnent des billets pour les Jeux, mais ils vont vivre où ces gens ? Une dernière qui m’amuse sinon, c’est la Seine. » Rachid.
« Je suis plutôt sidéré de voir l’ampleur au niveau social que prennent les JO à Paris. Bien sûr que c’est un grand évènement sportif, maintenant c’est compliqué quand ça demande des sacrifices humains. On délocalise des sans-abris, on réhabilite mal les lieux. On se dit qu’on n’a pas tous les mêmes chances dans l’organisation des JO. Je pense que ça va rester, après les Jeux. Et vu le climat politique radicalement injuste qui s’installe en ce moment, je pense que ça ne va pas tarder à empirer » Romain, 21 ans, en service civique chez autremonde.
Une citation qui lui parle « Le chemin vers la hauteur est très difficile mais le plus dur c'est de garder sa place à la hauteur » Sabrina
Echange croisé - Mamourou & Savané « Cela fait 3 mois que l’on vient ici chaque jour au Coucou Crew. Nous aussi nous voulons soutenir les Jeux Olympiques. Mais le plus important pour nous, c’est d’être aidé dans notre procédure de recours de minorité, d’avoir accès à un logement. Cela fait 3 mois que l’on attend et que l’on dort à la rue. Nous sommes fatigués de tout, il y a beaucoup de choses que l’on ne peut pas faire car on n’a pas une bonne santé actuellement. »
« Ça fait presque 2 ans que je suis ici. Avant j’étais en Algérie. Depuis que je suis arrivée, il y a des bas et des hauts. J’ai un de mes fils ici avec moi en France J’aime beaucoup les photos ». Soraya, 48 ans
« Tendre la main c’est une association qui vient en aide aux personnes exilées, particulièrement les personnes qui sont en situation de rue. On les aide sur les démarches administratives, juridiques, dans le cadre de leur demande d’asile, médicales aussi quand il y a besoin. En fait on vient en quelque sorte prendre le rôle d’assistants sociaux pour des personnes qui n’en ont pas. On se déplace en fonction des campements, on intervenait ces derniers temps sur 3 spots, Corentin Cariou, Delphine Seyrig et Jaurès. Avec l’arrivée des Jeux Olympiques et les campements qui sont démantelés, on va sûrement devoir beaucoup marauder pour retrouver les personnes. C’est très compliqué, puisque c’est en allant sur les campements qu’on rencontre les personnes et qu’on peut discuter de leurs besoins spécifiques et assurer un suivi. Oui, je pense qu’il y aurait eu une autre manière d’organiser. Sur les campements il y a beaucoup de personnes qui sont en situation régulière, donc des gens qui devraient bénéficier d’un hébergement et qui n’en bénéficient pas. Je pense qu’on aurait pu essayer de mettre en place une zone d’accueil. Si les pouvoirs publics ne voulaient pas que ce soit visible, à Paris, c’était totalement possible de le mettre en banlieue. Ça aurait évité de juste chasser les personnes. Là on laisse des personnes qui ont des problèmes de santé, des difficultés parce qu’elles ne parlent pas la langue, en errance sans savoir ce qu’elles vont faire. À un moment donné, ces personnes elles ont besoin comme tout le monde, de manger, de boire, de dormir dans des endroits sécurisés C’est hypocrite de dire que ces jeux sont « social », alors qu’on pousse juste la misère pour éviter qu’elle soit visible. » Vincent, 25 ans, membre de l’association Tendre la main, à Paris depuis 2 ans

@projet.horsjeux